dimanche 24 octobre 2010

Un homme qui crie - Mahamat Saleh Haroun


Adam est un ancien champion de natation, il est responsable de la piscine d'un hôtel de N'djamena. Avec lui travaille son fils Abdel, qui commence à prendre le dessus sur son père lors de confrontations amicales dans le bassin. L'hôtel racheté par un consortium chinois fait l'objet d'un plan social, Adam voit partir son vieil ami le cuisinier avant d'apprendre qu'il est déclassé dans un emploi de garde barrière, le nouvel employeur considérant qu'une seule personne suffit à surveiller la piscine. Adam pour qui la piscine était toute sa vie déprime et semble reprocher à son fils de lui avoir volé son emploi, le silence s'installe entre eux. La guerre civile approche il lui faut payer l'impôt pour soutenir l'effort de guerre ou alors son fils sera enrôlé sous la contrainte dans les forces gouvernementales pour aller au front combattre les rebelles....

Il y a du John Ford chez Mahamat Saleh Haroun, simplicité de la mise en scène, art de conter une histoire d'homme où chacun affronte avec dignité son destin, c'est terrible mais Adam appelé par tous "champion" reste droit jusqu'au bout du drame. A travers une histoire familiale intimiste, le cinéaste fait un portrait terrible du Tchad où les guerres se succèdent et envoient sans vergogne à la mort la jeunesse de son pays. Les femmes sont présentes magnifiques, tendres. On reste sous le charme du chant rempli d'émotion de la jeune fiancée de Abdel , chanteuse malienne qui enregistre une cassette pour son fiancé parti à la guerre. Le jury du festival a été bien inspiré en récompensant ce film du prix spécial du jury.

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