dimanche 30 octobre 2011

Jardins Albert Kahn - Automne











John Lennon / Plastic Ono Band

Premier album solo de John Lennon, John Lennon/Plastic Ono band est moins bon que le génial Ram de Paul Mc Cartney qui allait sortir dans les bacs quelques mois plus tard. Mais ce n'est pas une raison pour bouder notre plaisir et de ne pas replonger dans cet album où figure un tube énorme, Working Class Hero  qui annonce un John Lennon aux textes plus engagés.

John Lennon/plastic Ono Band est notre album de la semaine!

samedi 29 octobre 2011

Diane Arbus au Jeu de Paume

"Une photographie est un secret sur un secret. Plus elle vous en dit, moins vous en savez" (Diane Arbus)

Diane Arbus (1923-1971) est une photographe américaine dont vous pouvez voir ci-dessus un autoportrait d'elle au début sa grossesse, cliché pris alors pour être envoyé à son mari parti à la guerre. Elle fait au cours des années 60, un portrait de l'Amérique, photographiant des anonymes, mais  aussi  ceux qui sont généralement cachés au regard d'autrui. Nains, trisomiques, obèses, malades mentaux, transsexuels, sont ainsi mélangés dans cette exposition au milieu d'américains moyens parmi lesquels on découvre régulièrement des coiffures hallucinantes, de véritables sculptures sur tête. Nous découvrons aussi sa fascination pour les nudistes et les frères ou sœurs jumeaux.Parfois se glisse ici ou là une célébrité, Marcello Mastroianni le plus beau, Norman Mailer, Marcel Duchamp ou les soeurs Dorothy et Lilian Gish.

Plus de deux cents photos, juste leur titre pas de discours, l'image se suffit à elle-même. Pas vraiment d'ordre, ni chronologique, ni thématique si ce n'est une seule partie de l'exposition consacrée à une série sur les malades mentaux. Le noir et blanc est somptueux, la composition des images est parfaite, on se promène et il se dégage un sentiment de tristesse même si le regard de la photographe fait de chaque personne un être unique qui porte en lui une histoire, un secret. Elle aime cette part de mystère de tout être, elle veut en rendre compte sans en chercher à percer le secret, le regard est respectueux, ce parcours est un témoignage de tolérance .. Mais cette tristesse qui se dégage  de ses regards, est-elle le reflet d'une réalité sociale ou un signe précurseur de la dépression de la photographe?

Dépressive, Diane Arbus se donne la mort en se tailladant les veines dans sa baignoire... Elle donne ses lettres de noblesse au reportage photographique, il est certain que son œuvre a permis de faire de la photographie un art à part entière. Cette exposition est exceptionnelle!






vendredi 28 octobre 2011

Jayne Mansfield 1967 - Simon Liberati

" Aux basses heures de la nuit , le 29 juin 1967 sur un tronçon de la route US 90 qui relie la route de Biloxi à la Nouvelle Orléans, une buick electra 225 bleu métallisé, modèle 66, se trouva engagée dans une collision mortelle."

Dans cette buick se trouvait Jayne Mansfield ancienne vedette des plateaux hollywoodiens des années 50 où sa blondeur et ses formes en faisaient un ersatz de Marilyn. Le meilleur de sa carrière sont des comédies de Franck Tashlin critiquées en son temps de manière postive par Jean Luc Godard... Mais ici pas de long détail sur la carriére cinématographique.

Le livre s'ouvre sur une longue description de l'accident, description impressionnante et plutot réussie, un vrai morceau de bravoure. Avant de suivre la descente aux enfers de l'actrice reconnue uniquement pour ses qualités plastiques . Un QI de 163 mais une vie sans intelligence, alcool, LSD, sexe constituent son quotidien, elle parcourt son pays et se livre à des numéros pitoyables dans les bastringues de l'Amérique profonde. 
A San Francisco quelques mois avant sa mort, elle cherche à s'inviter dans un festival de Cinéma mais elle est refoulée à l'entrée, sa tenue est jugée indécente, elle profite de son séjour dans la ville californienne, pour rencontrer Howard Stanton Lavey fondateur d'une Eglise Satanique et se faire ordonner grande prêtresse. Le cinéma ne veut plus d'elle, mais elle garde malgré tout une certaine popularité ce qu lui permet de faire payer aux prix forts ses prestations scéniques, elle est même envoyée au Vietnam pour aller regonfler le moral des G.I!

C'est le récit de la déchéance d'une actrice accompagnée à la fin de sa vie  d'un avocat Sam Brody pathétique et violent qui eut son heure de gloire  pour avoir défendu Jack Ruby, l'assasin de Lee Harvey Oswald, un livre sombre et terrible!

C'est un excellent roman de cet automne!

jeudi 27 octobre 2011

La folie Silaz - Hélène Lenoir

"Odette Silaz meurt dans le foutoir de sa maison patiemment constitué avec Do, son petit-fils qu'elle a élevé et qui, à vingt ans, se révèle un incapable.
Sa mort donne donne libre cours aux vieilles querelles entre Carine, la mère de Do et Muriel, sa tante, au sujet de la disparition du père, Georges, il y a longtemps de cela.
Au cimetière, le jour de l'enterrement, tout le monde veut croire encore au retour de Georges Silaz."

Tout est posé dans le quatrième de couverture de ce roman d'Hélène Lenoir. Une histoire d'amour jamais terminée entre Carine et Georges, parti, disparu... L'absent pèse sur toutes les têtes, sur l'enfant né de cette union de jeunesse Do élevé par sa grand mère devenu asocial, sur Carine même si elle a fini par reconstruire ailleurs à 400 km une  vie de famille et Muriel la sœur qui reste désespérément  en attente d'un signe de son frère. La mort de la grand mère, personne peu sympathique d'ailleurs, sonne la fin de cet équilibre ténu. Carine se retrouve au cœur d'une famille dont elle s'était prudemment écartée pour ne pas sombrer, son passé ressurgit. Saura-t-elle faire face?

C'est terrible, sombre, nous retrouvons l'écriture remarquable de Hélène Lenoir dans son roman le plus sombre qu''il nous est été donné à lire;  les personnages ne trouvent ici aucune échappatoire si ce n'est dans la folie. Une écriture unique!

mercredi 26 octobre 2011

Poulet aux prunes - Marjane Satrapi - Vincent Paronnaud


Nous n'avons pas envie d'être désagréables avec Marjane Satrapi qui nous est totalement sympathique. Nous avions adoré ses bandes dessinées, aussi bien la série des Persépolis que Poulet aux prunes, ainsi que l'adaptation faite de Persépolis en film d'animation. Mais là il faut le bien reconnaître la version cinéma de Poulet aux prunes ne fonctionne pas malgré la participation de la fine fleur du cinéma français, Mathieu Amalric, Edouard Baer, Maria De Medeiros, Chiara Mastroianni, Isabella Rosselini, Eric Caravaca ou Jamel Debbouze. Heureusement qu'ils sont là, ils nous donnent quand même des instants de plaisir!

Le film ne trouve jamais son ton, on sent une volonté d'originalité mais tout tombe à plat, le film sombre dans un académisme ennuyeux, cela devient même trés lourd nous pensons notamment à la partie où le fils du héros a fondé une famille américaine. Adieu la magie de la bande dessinée...

Mais nous gardons toute notre affection pour Marjane Satrapi, lisez ou relisez les bandes dessinées!

mardi 25 octobre 2011

L'apollonide, souvenirs de la maison close - Bertrand Bonello

Le dernier film de Bertrand Bonello est le portrait d'une maison close au crépuscule du XIX° siècle et à l'aube du XX°, la lente déliquescence d'un monde.

Dans une scène, une jeune fille fait acte de candidature pour travailler comme prostituée. La tenancière l'interroge sur ses motivations, elle lui répond naïvement: "je veux être indépendante, libre". La patronne lui répond "ici tu rentres dans une maison close, la liberté c'est dehors". La jeune fille change de coiffure, de robe, de prénom, elle perd son identité, elle apprend des anciennes les us et coutumes de la maison, on entre dans la prostitution comme on entre dans les ordres.

Terrible vie, le cadre est bourgeois, les habits sont somptueux mais la joie est factice. Il se dégage l'impression d'une dépression collective où les jeunes filles se fatiguent des soirées; les problèmes financiers rencontrés par la patronne poussent un peu plus chaque soir les filles à l'abattage. L'ivresse du champagne, les pipes d'opium sont des artifices nécessaires pour supporter les caprices des hommes et leurs violences, les humiliations des visites médicales collectives ou l'angoisse de la syphilis... cette vie est un enfer, un piège, la dette due à la patronne est impossible à rembourser. Ce film c'est aussi le portrait de femmes notamment de Madeleine "la juive" défigurée par un client ou de Samira qui dans une scène terrible et magnifique lit en larmes un traité d’anthropométrie sur les prostituées, faisant des "filles de joie" des dégénérées.

Filmé merveilleusement, d'une esthétique remarquable au symbolisme fort, ce huis clos, coupé uniquement par une scène extérieure digne de Jean Renoir seul moment de vrai bonheur, est d'une richesse incroyable. Nous avons cité deux scènes mais chacune recèle en elle une puissance rare nous pourrions en disserter sans fin, le jeux des acteurs est parfait, nous avons notamment un plaisir immense à retrouver Jacques Nolot.

Le dernier film de Bertrand Bonello est un trés grand film de femmes. Un chef d'oeuvre, peut-être bien!

Nous avons retrouvé l'extrait de l'étude anthropométrique lu par la prostitué (cliquez ici)

dimanche 23 octobre 2011

The Big Machine - Emilie Simon (2009) en trois lignes

Parce qu'un nouvel album (Franky Knight) ne devrait pas tarder à sortir dans les bacs avant la fin de l'année, nous avons voulu remettre sur notre platine le merveilleux "Big Machine"  précédent album enregistré à New York, nouveau lieu de résidence de Emilie Simon.

The big machine est notre album de la semaine!

samedi 22 octobre 2011

Agwa / Correria - Choregraphie Mourad Merzouki

11 danseurs venus du Brésil des favelas dirigés par Mourad Merzouki de la compagnie Kaffig dont nous avions pu voir dans le passé le spectacle "terrain vague". Une rencontre, un mélange de cultures où le hip hop se mêle ici à la samba , la capoeira ou bossa nova ou plus simplement un spectacle de danse contemporaine. 
Deux chorégraphies de 30 mn d'une énergie à couper le souffle, où toutes les acrobaties sont possibles, ils se jouent des rythmes et des sons, le corps n'est plus une contrainte. Le spectacle est d'une grande beauté visuelle, nous en oublions presque la performance exceptionnelle des danseurs.
Ils sont onze mais ils font corps nous donnant parfois l'impression de ne faire qu'un. Ils nous montrent leur bonheur d'être sur scène, le plaisir de danser ensemble, cette joie vite communicative se transmet  au public qui se laisse embarquer sans état d’âme pour ce beau voyage poétique.

Un  superbe spectacle! A voir!


Lewis Hine à la fondation Henri Cartier Bresson

Lewis a combattu pour le progrès social, son appareil photo était son arme... Il découvre sa passion pour la photo lors d'un premier travail à Ellis Island où il réalise une série de portraits de nouveaux arrivants. Puis il va parcourir son pays pour témoigner de les conditions  de travail des ouvriers, des enfants condamnés au labeur dés le plus jeune age ou de la discrimination faite aux noirs. Cette situation le révolte, Lewis Hine sait où il va et ce qu'il veut montrer, il invente le reportage photographique.

L'exposition est organisée autour de différents thèmes ,Ellis Island, les taudis... c'est un remarquable témoignage sur la misère ouvrière, le travail des enfants et les discriminations dont sont victimes les afro-américains de l'après guerre. Mais si les conditions décrites sont terribles, l'exposition n'a rien de sinistre, au contraire nous sommes émus par la beauté des visages, les regards remplis de vie des enfants, nous aimons la dignité de ces personnages. Il affiche aussi  une vraie fierté chez ses ouvriers véritables aristocrates des classes populaire, on pense notamment à la série consacrée aux travailleurs oeuvrant à la construction de l'Empire State Building au début des années 30.

La fin de vie de Lewis Hine est assez triste, victime de la montée du Maccarthysme son travail a été déconsidéré alors qu'il fut sans conteste un précurseur un des premiers à utiliser la photo comme outil documentaire. Il est mort dans la pauvreté subvenant à ses besoins par le biais d'aides sociales.




Voila un certain temps que nous allons fureter dans les expositions photos dont les auteurs  furent les témoins les plus avisés de leur temps, véritables historiens des classes populaires, ils sont su dénoncer les conditions scandaleuses de travail, la ségrégation... Nous nous rappelons des expositions précédentes proposés à la fondation Henri Cartier Bresson, Irving Penn, August Sander, David Goldblat. Ils sont  les humanistes du XX° siècle.

Exposition Lewis Hine jusqu'au 18 Décembre 2011,  Fondation Henri Cartier Bresson

mardi 18 octobre 2011

Le Répit - Hélène Lenoir


Vera aime voyager mais pas son mari, elle en a pris son parti, elle voyage seule  pour rendre notamment visite à leur fils Ludo installé à Helsinski.  Lors d'un de ses séjours , elle fait un malaise cardiaque, elle est hospitalisée en soin intensif. Ludo insiste pour que son père les rejoigne, l'homme bourru finit par céder mais hors de question pour lui de prendre l'avion, il décide de se rendre en Finlande en train et en bateau. Paris Bruxelles Liège, Hambourg.... il se lance dans un long périple, le temps  de se retourner sur sa vie de couple plutôt pathètique...
Sombre roman  où l'on entre dans le secret d'un couple qui affiche une vie de façade plutôt harmonieuse, mais dont l'autopsie  dévoile une réalité d'une tristesse terrible où l'homme subit chaque soir, depuis  un jour de dispute terrible, l'humiliation d'entendre sa femme aller se coucher dans l'ancienne chambre de leur fils et de fermer la porte à clé. Ce bruit  résonne chaque soir dans son crane, il n'y a plus de dispute dans leur couple mais il y a cette vie séparée...
Hélène Lenoir par la magie de sa plume nous permet de pénétrer dans l'univers intime d'un homme plutôt ours, le genre d'homme dont on ne devine rien des sentiments parce que le corps est une véritable carapace. Il nous semble que Bruno Cremer aurait  parfaitement incarné ce personnage.

lundi 17 octobre 2011

La reprise du Lundi

Parce que le Lundi est pour la plupart le jour du retour au travail, nous choisissons une reprise que nous diffusons sur notre page Facebook en forme de clin d’œil pour tous ceux qui ont rebranché leur réveil. Cette semaine nous avons décidé de donner exceptionnellement un éclairage plus large à notre choix. Tout simplement parce que la reprise que nous avons choisie cette semaine est l’œuvre de notre groupe du moment "Other Lives" et qu'il s'agit d'un monument "The partisan" de  Leonard Cohen!



dimanche 16 octobre 2011

Drive - Nicolas Winding Refn

 Cascadeur à Hollywood le jour, chauffeur pour des truands la nuit , notre héros pas très causant passe son temps au volant d'une voiture. Shannon plus ou moins son patron aux fréquentations plutôt louches s'occupe de ses contrats. La vie de driver semble plutôt bien huilée jusqu'à ce qu'il s'attache à sa voisine, jeune mère livrée à elle même attendant la libération de prison de son époux. Sorti de sa routine, Driver va se retrouver malgré lui confronté à un gang de maffieux pas très humanistes...

Il convient d'arriver à l'heure, la première scène est magistrale il ne faut la rater c'est la meilleure du film. Sinon pas grand chose à dire, la mise en scène est totalement maitrisée de bout en bout. Dans ce film très esthétisant, Nicolas Winding Refn aime les ralentis qui ne sont pas sans rappeler des plans de Won Kar Wai. Mais les personnages finissent par faire cliché, il n'y a qu'à voir la trogne de Nino qui semble tout droit sorti d'une bande dessinée. Alors bercés par la magnifique bande nous nous sommes quelque peu ennuyés devant un très beau film...

Et nous nous sommes rappelés qu'Alain Delon faisait lui aussi un admirable taiseux dans le "Samourai" de Jean-Pierre Melville, que depuis "Gran Torino"  les voisins pouvaient être source d'ennui, que Michael Mann dans "Collatéral" filmait mieux Los Angeles la nuit et qu'enfin Martin Scorsese dans "les affranchis"  était plus pertinent sur le milieu des maffieux. Nous n'avions pas vu depuis longtemps un blouson aussi laid que celui que porte le driver comme un vrai porte bonheur!

Other Lives - Tamer Animals en trois lignes

Notons ces derniers temps le retour des barbus chantants, Other lives est un quintet venu du fin fond de l'Oklhama , Jesse Tabish est le chanteur barbu , ce groupe est un vrai coup de cœur, il nous enchante avec leur folk bucolique. A leur écoute nous avons envie d’espérer un monde meilleur!

Tamer Animals est un album parfait, il est notre album de la semaine!



samedi 15 octobre 2011

Zouc par Zouc - Nicolas Liautard - Scène Watteau à Nogent sur Marne

Zouc par Zouc nous vous en avons parlé à plusieurs reprises, c'est le récit de sa jeunesse fait par l'actrice d'origine suisse à l'écrivain Hervé Guibert. Son enfance  à la campagne, sa singularité mal acceptée, un séjour à l’hôpital Psychiatrique à l'adolescence , sa carrière d'actrice... Nicolas Liautard a fait ici un choix de mise en scène assez fort, faisant incarner ce texte par une boxeuse dans une salle d’entrainement. Le choix est judicieux tant les jeunes filles qui font le choix de pratiquer ce sport plutôt réservé aux garçons sont quelque part dans une proximité avec Zouc, dont la vie se révèle un vrai combat...
Ce que nous voudrions retenir de ce spectacle c'est avant tout la performance remarquable de Aurélie Nauzillard. Elle court elle cogne dans un sac de frappe, elle saute à la corde, elle s'étire, parfaite dans sa gestuelle, elle est une vraie boxeuse. Sa voix toujours juste, sa diction parfaite donnent vie au texte plein d’émotions sans jamais en trahir sa poésie.
Deux scènes nous ont particulièrement impressionné, une où l'actrice nous conte sa solitude marchant seule dans la neige nous restituant le bruit assourdi des pas en cognant dans le sac de frappe, une autre où elle se rappelle une agression sexuelle derrière l'église, le sac tournant autour d'elle. 

On ne s'ennuie pas un instant, la performance est de haut vol à la hauteur du texte de Hervé Guibert!

Photo Magalie Nadaud

jeudi 13 octobre 2011

Quelques pas dans les pas d'un ange - David McNeil

David McNeil  auteur compositeur chanteur connu notamment pour avoir travaillé avec Julien Clerc est le fils de Marc Chagall, ce livre est le recueil de ses souvenris d'enfance qui s'ouvre sur un regret:

"Ce livre est court, beaucoup trop court. Il raconte les rares moments que j'ai pu passer avec celui qu'autour de moi tout le monde appelait "Maître"et que moi j'appelais papa..."

Né dans le Bronx, David McNeil se rappelle surtout de ses souvenirs de Provence où son père frèquente Picasso et se fache avec Matisse. le gamin sert parfois d'espion:
"Une petite fille passait et repassait sans cesse devant l'atelier où "on" travaillait, peut être était ce Paloma, qui sait, mais Papa m'a demandé d'en faire autant chez lui: "Dis moi ce qu'il fabrique" ou " Quelle terre emploie-t-il?" . La petite fille et moi étions des espions à la solde de deux des plus grands créateurs de ce siècle, deux caractères si forts ne pouvaient que s'affronter et ça faisait de bien belles étincelles."

Une belle mère désagréable qui complique tout, dans ce recueil "Elle" est son nom. 
Chagall c'est aussi le peintre du plafond de l'opéra de Paris. Le gamin se rappelle la déambulation dans les rues de Paris avec son père à la recherche de belles chemises pour être présentable à l'inauguration où le Général De Gaulle doit être présent. C'est une suite savoureuse de vignettes (on rit souvent) sur un type foncièrement sympathique resté jusqu’au bout un juif russe fidèle à ses aïeux, un vrai bonheur!

Ce livre est édité chez Folio, n'hésitez pas!

mercredi 12 octobre 2011

Olaf le polichineur de tiroir, Théâtre Jean Arp

Une semaine après avoir eu un cours de littérature, nous sommes allés  à la rencontre de Olaf Stevenson professeur de philosophie polyglotte. Installé derrière une armoire de cinquante tiroirs,  il en sort des objets insolites à partir desquels il  disserte sur des grands thèmes philosophiques: l'évolution, l'amour, le temps l'espace...Pour cela il fait appel à des pâtes d'amandes, des cuillères, des cafetières, des gants mapa, des légumes, des tranches de pain de mie ou un poulet.

Toujours aussi irrésistible, Stephane Georis le comédien belge, nous replonge dans ce plaisir que nous avons tous eu lorsque nous étions enfants, celui d'aller farfouiller dans les armoires à tiroir à la recherche d'objets insolites. C'est loufoque, totalement farfelu mais ce sont aussi de vraies questions qui sont posées ici, et il ne les traite pas avec " langue de bois" ... Nous notons bien que le grand sujet du moment est l'avenir de la planête et les désastres de la pollution, nous n'y échappons pas même les amuseurs publics se sont emparés du théme. Ici, c'est infiniment drôle.

Le bouche à oreille semble fonctionner à merveille, ce spectacle de deuxième semaine est annoncé complet mais il paraît que l'on peut négocier un petit emplacement à l'accueil du théâtre. (voir ici)

mardi 11 octobre 2011

Tigran en concert au Théâtre Jean Arp


Tigran, nous vous en avions dit tout le bien que nous en pensions lors de la sortie de son album "A fable" (voir ici). C'est avec joie que nous le retrouvions seul sur la scène du théâtre Jean Arp derrière un piano Fazioli. Il revisite les derniers morceaux de son album enrichis de multiples variations. Bondissant sur son fauteuil, chantant, totalement concentré sur sa musique qu'il vit réellement sur scène, le pianiste captive la salle par son charisme et son incroyable doigté, Il joue ses compositions personnelles ou s'approprie les standards américains tel "Someday my prince will come". Seulement timide quand il s'agit de prendre la parole.
Agé de 24 ans, ce natif de Gyumri (Arménie) qui a appris son art à Erevan a une énorme carrière devant lui, il n'a qu'à laisser parler ses doigts remplis d'un talent fou, le monde lui appartient déjà.

Un concert exceptionnel

lundi 10 octobre 2011

Son nom d'avant - Hélène Lenoir


 Le livre ouvre sur une jeune fille qui vit une drôle d 'aventure alors qu'elle attend le bus , un prologue époustouflant et énigmatique. Cette jeune fille c'est Britt que nous retrouvons des années plus tard, mariée avec Julius Casella chef d'entreprise, héritier de son père et qui espère que son fils ainé prendra un jour sa succession. Car chez les Casella c'est la loi salique qui s'applique. Britt est condamnée à être mère au foyer, garde malade de son beau père devenu grabataire, on a beau être riche on fait attention à la dépense. Ce sont  là les contraintes de l'épouse du frère ainé qui s'est vu avantager dans le partage de la fortune familiale du fait de son rang ... Lors de la messe de la communion de son fils ainé, elle croise  un regard qui va la renvoyer à sa jeunesse, à cette époque "de son nom d'avant", c'est peut être là une porte de sortie vers la liberté qui s'ouvre à elle...

Comme dans "pièce rapportée" , Hélène Lenoir fait un portrait sans concession d'une famille de la bourgeoisie provinciale à travers l'intimité d'une femme. Le monde change mais pour eux les codes restent les mêmes, englués dans un conservatisme de "grenouille de bénitier". L'atmosphère s'y révéle vite étouffant, ce n'est pas aussi glauque que dans" Festen" le film de Thomas Vinterberg, même si c'est parfois violent nous pensons notamment à cette scène où la mère découvre des passages du journal intime de sa fille ainée, qui de par son sexe ne peut avoir le même statut que ses frères. 
Cet univers cher aux films de Claude Chabrol est ici traité sans l'ironie du cinéaste de la nouvelle vague. Monologue intérieur, journal intime,  dialogue ou narration descriptive, Hélène Lenoir use de toutes les formes de langages pour nous plonger dans cet univers familial, cela donne un récit très visuel où les scènes de réunions familiales nous renvoient  vers des références plutôt cinématographiques que littéraires. Il y a des zooms, des travellings, des champs contrechamps dans l'écriture d'Hélène Lenoir. Cela pourrait être  oppressant  mais par ses changements de formes, on garde une distance salvatrice qui nous permet de respirer et de ne pas nous enfoncer dans les méandres décrits.

C'est tout simplement beau comme du Flaubert!

Les éditions de minuit - Collection poche

dimanche 9 octobre 2011

Maurice Ravel en Trois lignes

Réduire Maurice Ravel en trois lignes, impossible?  Nous pouvons juste vous conseiller  le merveilleux livre de Jean Echenoz "Ravel" qui vous dit tout sur ce musicien de génie qui créa le scandale avec son boléro.

Nous faisons album de la semaine :


Maurice Ravel 
Trio - Sonate pour violon & violoncelle
          Sonate pour violon & piano
Par le Trio Dali (Amandine Savary, piano -Vineta Sareika, violon - Christian-Pierre La Marca, violoncelle)

Ravel - Jean Echenoz (éditions de Minuit)

Pas de vidéo du trio Dali alors nous vous en offrons une d'un autre trio:



samedi 8 octobre 2011

France Angleterre - Le crunch - Coupe du monde 2011

Parce que nous avons grandi dans le sud ouest, le crunch est un peu notre madeleine. Alors que de bonheur  de retrouver des bleus virevoltants profitant de la domination des avants! Deux essais plantés comme deux banderilles par nos "amis" toulousains Clerc et Medard font mettre un genou à terre à nos plus  chers ennemis. Mais aprés 10 min de repos, les anglais sont revenus revanchards surement gonflés à bloc par le discours du vieux grognard Martin Johnson. Pas le choix, il a fallu subir les vagues anglaises et défendre notre pécule soudain devenu modeste, une troisième ligne présente sur toutes les zones de combats, un Imanol Harinordoquy magnifique dans le jeu autour de la mélée, l'anglais doit capituler (19-12). Yeah!!

Nous n'avons pas entendu le "Swing Low Swing chariot" ce chant traditionnel des supporters anglais monter des tribunes... les tergiversations passées sont oubliées, l'honneur de la patrie est sauvée. C'est avec plaisir que nous partagerons ce soir un bon verre de vin  avec notre anglaise favorite!

Rappel:  le "crunch" terme rugbystique désignant  la rencontre France Angleterre est le seul évènement sportif que nous commentons avec "lyrisme"... Faut pas déconner quand même!

jeudi 6 octobre 2011

Steve Jobs (24/02/1955 - 05/10/2011)

Hier soir notre "mac" nous a laché (bon rien de grave, le cable d 'alimentation) , mais ce matin en buvant notre tasse de thé (Earl Grey le matin), nous apprenons la mort de Steve Jobs. Etonnant non?


mardi 4 octobre 2011

Richard, Le Polichineur d'écritoire - Théâtre Jean Arp

Richard est un professeur de littérature, Shakespeare est son sujet du jour et plus particulièrement trois pièces: Hamlet, Romeo et Juliette et Richard III. Professeur iconoclaste, il fait appel à de multiples objets : des croquettes de poisson ou des éclairs chocolats pour Hamlet, ses propres vêtements et des gants mapa pour Romeo et Juliette et un roti de porc pour Richard III.

Depuis six ans Stéphane Georis tourne avec son spectacle aux quatre coins du monde: Brésil, Argentine, Israël.... Shakespeare est universel, le spectacle de ce comédien belge aussi. On rit de bon cœur, c'est absolument réjouissant,  le comédien révèle une capacité extraordinaire à fabriquer des personnages avec une double page du monde, une chaussette ou tout autre objet improbable. Pour nous le clou du spectacle reste ce Richard III, joué à partir d'un rôti de porc et d' instruments de boucher. Pas de doutes, nous étions prêts à revisiter les œuvres complètes du dramaturge anglais en si bonne compagnie. Plutôt habitué à jouer dans les rues, le spectacle vit remarquablement sur la scène du théâtre réduite pour l'occasion.

C'est absolument réjouissant. A ne pas rater!

Au théâtre Jean Arp pour le reste de la semaine, cliquez ici

Pour en savoir plus sur les dates de ce spectacle qui tourne un peu partout et sur la compagnie des chemins de terre, cliquez ici (Espérons qu'il passe par chez vous)

Comme nous en redemandons , nous serons au rendez vous la semaine prochaine pour retrouver Stéphane Georis incarnant Olaf un professeur de philosophie.

lundi 3 octobre 2011

Le rabaissement - Philip Roth

"Il avait perdu sa magie. L'élan n'était plus là. Au théâtre, il n'avait jamais connu l'échec, ce qu'il faisait avait toujours été solide, abouti. Et puis il s'était produit cette chose terrible: il s'était soudain retrouvé incapable de jouer. Monter sur scène était devenu un calvaire."

Merveilleux incipit, tout est posé, Simon Axler est confronté à une terrible défaillance à soixante cinq ans aprés 40 de succès à Broadway. Il part soigner sa depression dans un hopital mais il ne retrouve plus le goût de jouer. Il vit en ermite dans une maison de campagne, jusqu'au jour où le rejoint Pegeen Mike Stapelford, la fille de ses amis de longue date. Pegeen homosexuelle vient de rompre avec son amie qui a décidé de subir une opération pour changer de sexe. Le duo s'engage dans une histoire d'amour improbable où chacun cherche à se reconstruire...

Philip Roth semble avoir pris le rythme de son ennemi New-yorkais, Woody Allen, avec une livraison annuelle. Peut être garde t-il ce rythme pour conjurer cette peur de la défaillance qui semble le hanter. Le plaisir sexuel est toujours un moteur chez les personnages de Roth, ce plaisir est devenu la bouée de survie de Simon lorsqu'il devient l'amant de Pegeen qu'il va transformer littéralement tel un pygmalion.
Roth est peut être l'écrivain le plus érotique de la littérature américaine, mais derrière la virilité de son écriture on découvre toujours un homme absolument respectueux du plaisir féminin et pour qui l'amour ne peut faire l'objet d'aucune contrainte. 

Donner du plaisir c'est resté en vie chez Philip Roth, alors souhaitons lui longue vie!

dimanche 2 octobre 2011

Yellow Submarine - The Beatles en trois lignes...


En 1969, deux mois après l'album blanc, les Beatles sortent la bande originale du film d'animation Yellow Submarine, un sommet du "Flower Power". Ce n'est ni le meilleur des albums des Beatles ni leur plus grand succès. Mais même  un petit album des Beatles ce n'est pas "peanuts"... Et puis chanter une semaine durant "All you need is love", cela ne peut pas faire de mal!

Yellow Submarine est notre album de la semaine!


samedi 1 octobre 2011

L'entracte - Hélène Lenoir

Cinq nouvelles, cinq situations où les personnages se trouvent à des périodes charnières de leur vie pris entre la tentation de fuir ou de rester, prendre conscience de la pauvreté de sa vie de couple mais avoir peur de se projeter dans l'inconnu, certaines ont choisi des alibis comme accueillir des stagiaires étrangères pour meubler le vide de la vie affective ... Mais ce n'est pas seulement par les dialogues ou la voix intérieure que Hélène Lenoir nous fait comprendre les tourments de ses personnages, c'est aussi par la description des gestes, les douleurs des corps que nous entrons dans l'intime.

Le regard porté par Hélène Lenoir est sans concession, elle ne cherche jamais à porter un regard moral, au contraire sa plume est  précise, l'impression d'entrer dans la conscience des personnages et d'en deviner tous les tourments.... nous lisons les premières lignes et nous dévorons d'une traite les cinq nouvelles. Ainsi commence ce recueil

"Ils se sont repérés à l'entracte. Ils se regardaient en se demandant où et quand ils s'étaient déjà vus et cela leur donnait un air songeur et amusé tandis qu'ils s’avançaient l'un vers l'autre en contournant un groupe sans se quitter des yeux.
Elle lui a dit: Je n'arrive pas à me souvenir...Et lui: Moi non plus.
Sourires, puis chacun a regardé ailleurs en pensant: C'est tout, à regret.
Il a dit: Peut être lors d'un autre concert...Elle a haussé les épaules: Je ne sais vraiment pas."


L'entracte - Hélène Lenoir - Editions de Minuit

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