lundi 30 janvier 2012

La saga des des émigrants III - La terre bénie - Vilhelm Moberg

Voila nos émigrants débarqués à New-York, ils n'ont pas l'intention de faire un long passage dans la ville américaine à la triste réputation. Leur seul objectif est de rejoindre les plaines du Minnesota où le fils de Fina-Kajsa est déjà installé et où il semble avoir réussi selon sa mère. Le voyage n'est pas de tout repos, les émigrants vont découvrir non sans frayeur les nouveaux moyens de locomotion : le train, le bateau à vapeur... Après avoir affronté le scorbut lors de la traversée, ils se trouvent confrontés à une épidémie de choléra. Le voyage semble sans fin, pourtant c'est pour eux une véritable course contre la montre qui s'engage, il convient de ne pas arriver trop tard pour pouvoir bâtir une demeure avant l'arrivée de l'hiver. Face à toutes ces épreuves, les liens entre les émigrants se resserrent et Kristina finit par sympathiser avec Ulrika l'ancienne fille de joie...Nos émigrants arrivent à destination, ils peuvent s'installer sur des terres libres, et devenir squatteur. Il leur faut s'habituer aux indiens leur nouveaux voisins qui semblent bien inoffensifs, mais la méfiance règne. Ils sont bien installés dans les temps mais l'hiver est rude et long, Kristina accouche d'un garçon, le premier américain parmi ces suédois. Robert le jeune frère de Karl Oscar préfère quitter la colonie, toujours aussi récalcitrant au travail de la terre, il part tenter sa chance en toute innocence dans le grand Ouest comme chercheur d'or avec de grands rêves . Voila tout juste un an qu'ils sont partis mais la nostalgie est déjà là, des pages magnifiques terminent cette partie.

Nous avançons dans cette saga, le plaisir est toujours là, nous ne doutons pas de découvrir un sommet de la littérature populaire. La langue est toujours sublime pour vous en convaincre nous vous en offrons quelques lignes où nous retrouvons le couple Karl Oscar Kristina tout juste installé dans le Minnesota:

"Ils étaient enfin installés en ce lieu où ils allaient passer le reste de leur vie: Chez nous, au bord du lac Ki-Chi-Saga, avait dit Karl-Oscar. Comme cette expression lui avait paru singulière! Elle allait finir sa vie dans ce chez nous qui était pour elle un ailleurs. Cette maison de rondins était son foyer - alors que celui-ci était à des milliers de lieues de là...
Pour Kristina, c'était la Suède qui était son pays, ici elle était à l'étranger. Il aurait fallu que ce soit l’inverse, désormais, et que ces deux endroits échangent leur place. Elle était partie mais n'avait pu faire en sorte que les deux pays bougent avec elle: ils étaient restés au même endroit, l'un serait toujours pour elle son pays, et l'autre l'étranger.
C'était ce qu'elle venait de comprendre, elle devait se l'avouer: en son for intérieur, elle avait toujours le sentiment que son périple n'était pas terminé, qu'elle était partie mais pour revenir un jour.
Pour Kristina, chez nous représentait tout ce qu'elle ne reverrait jamais."

Sublime littérature, nous encourageons quiconque passe par là à découvrir  ce chef d’œuvre!

Retrouvez ici, notre article sur le volume 1 de la saga, et ici celui sur le volume 2 de la Saga

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