vendredi 30 mars 2012

Oslo 31 aout - Joachim Trier

Oslo, 31 aout est le récit de la journée de Anders un toxicomane qui obtient de son établissement spécialisé, une autorisation de sortie pour aller se présenter à un entretien d'embauche. Il profite de cette journée pour renouer avec des anciennes relations, il abandonne son entretien d'embauche comprenant rapidement que sa place n'est pas dans ce journal, puis il finit par rejoindre une soirée où il espère retrouver son ami Thomas croisé en début de journée...
Inspiré par le roman de Pierre Drieu La Rochelle, "le feu follet",cette histoire est un  drame dont le héros est habité de pulsions suicidaires. Dans une des premières scènes du film, nous le voyons tenter de se noyer dans un lac les poches de sa veste lestées de pierres...Cette journée de liberté nous la voyons comme une noyade annoncée, il dit clairement à son ami Thomas que sa première pensée en sortant de son établissement fut de s'acheter une dose.
Joachim Traer suit son personnage au plus prés, les gros plans se succèdent, le regard de Anders tient une place centrale dans le film. Regard d'une intelligence vive mais totalement désespéré qui exprime parfaitement la douleur infinie qui habite notre personnage d'une sensibilité exacerbée...Il nous rappelle l'albatros de Baudelaire "ses ailes de géant l'empêche de marcher". Thomas son ami,  ancien compagnon des virées nocturnes installé dans une vie familiale convenue n'a pas su trouver les mots, sa sœur refuse de le rencontrer, elle préfère envoyer sa copine au rendez vous programmé, Iselin son ancienne petite amie partie à New-York ne décroche pas son téléphone. Anders est seul face au vide, il ne trouve aucune bouée de secours ...
Anders Danielsen Lie l'acteur principal est absolument prodigieux.

Louis Malle avait déjà réalisé une adaptation de ce roman avec Maurice Ronet comme acteur principal, c'est son chef d’œuvre. Joachim Trier n'a rien à lui envier, il réalise un film bouleversant qui est aussi un portrait de Oslo ville fascinante avec un petit coté provincial ennuyeux qui cache bien son jeu, on y découvre une vie nocturne intense. Nous avons aimé la première séquence clin d’œil au "je me souviens" de Georges Perec.

Oslo 31 août est un film bouleversant!

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