dimanche 29 avril 2012

Le narcisse noir - Michael Powell et Emeric Pressburger

Nous avions prévu d'aller voir "il pleut sur notre amour" de Ingmar Bergman que nous n'avions jamais vu au Reflet Médicis. Mais une malencontreuse panne d'électricité nous a poussé vers le cinéma voisin la filmothèque du quartier latin où était projeté "le narcisse noir" de Michael Powell et Emeric Pressburger. Ce film nous l'avions vu à la télévision il ne nous avait pas laissé un souvenir impérissable, tout simplement parce que le cinéma spectaculaire du duo britannique ne supporte pas le passage sur le petit écran.

Soeur Clodagh (Deborah Kerr) est nommée Mére Supérieure d'un nouveau couvent installé à Mopu sur un pic rocheux au plein cœur de l’Himalaya dans un palais mis à disposition par le général local, une ancienne  demeure des épouses de son père...
Elle est accompagnée de quatre sœurs.  Les fresques ne laissent aucun doute, c'est un ancien lieu de débauche que viennent habiter les sœurs. Aidées par Dean un agent anglais pour mettre en place le dispensaire et l'école, les sœurs doivent s'adapter à cet environnement hostile où le vent souffle en permanence... Dans ce monde clos, les tensions apparaissent, Soeur Clodagh se rappelle avec nostalgie  sa jeunesse en Irlande et  son amour déçu; la présence de Dean n'y est pas étrangère même si elle se chamaille avec lui à longueur de journée, cette complicité naissante n'échappe pas à Sœur Ruth...

Le premier plaisir de ce film est visuel, c'est un pur bonheur de bout en bout avec en final une scène terrifiante entre les deux sœurs, un vrai duel, à la puissance rare qui n'a rien à envier aux plus grands moments de suspens de Alfred Hitchcock. Bertrand Tavernier et Martin Scorsese n'ont eu de cesse de réhabiliter l’œuvre de Michael Powell et Emeric Pressburger, le cinéaste américain participant notamment à la restauration des copies, nous devons leur tirer notre chapeau pour avoir remis au goût du jour le cinéma flamboyant au récit parfaitement maitrisé de ce duo anglais. Une merveille !

Bertrand Tavernier : "Les films de Michael Powell entre 1937 et 1951 témoignent d'une originalité, d'une liberté de ton stupéfiante. Profondément enracinés dans une culture nationale, ils font en même temps preuve d'une curiosité et d'une largeur de vue quasi uniques."

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