mardi 1 mai 2012

Rêves de femmes - Ingmar Bergman (1955)

Il y avait de l’électricité cette fois au Reflet Médicis et nous avons pu voir Rêves de Femmes de Ingmar Bergman.
Rêves de femmes, où deux femmes Suzanne Franck (Eva Dahlbeck) directrice d'une agence de photographie de mode et Doris (Harriet Anderson) un modèle partent à Goteborg pour une séance de photo. Suzanne espère au cours de ce voyage renouer avec un amant qui n'a pas su quitter sa femme et a rompu les liens , tandis que Doris profite de cet éloignement pour se séparer de Palle son amoureux avec qui elle se chamaille régulièrement.
Durant ces deux jours, elles vont perdre leurs illusions. Suzanne, après une dernière rencontre avec son amant au cours de laquelle la femme de ce dernier fait une visite surprise dans la chambre d'hôtel, comprend que cette histoire n'a plus d'avenir, elle se libère de cet amour. 
Doris rêveuse devant un magasin où est exposée une robe de haute couture est abordée par un homme d'un certain age, un consul (admirable Gunnar Björnstrand) qui lui propose de lui offrir cette sublime robe. Elle se laisse entrainer par ce dernier très prévenant, il lui offre par la suite un collier de perles assorti à la robe. S'imaginant peut être une vie dorée digne "d'une  princesse", elle oublie l'heure de la séance photo provoquant la colère de Suzanne qui la renvoie. Effondrée, elle retrouve le consul qui l'accompagne sur les manèges et autres attractions de forains dans une suite de plans plutôt réussie, un vrai moment de comédie.Le vieil homme cache sa peur à la jeune fille  mais il finit par trébucher. Elle l'aide et le raccompagne dans sa grande demeure où la robe doit être livrée. Chez lui, elle découvre à travers une toile peinte sa ressemblance avec son épouse,   internée depuis 23 ans, juste après la naissance de leur fille qu'elle prenait pour un loup! Doris se laisse griser par le champagne, mais l'arrivée imprévue de la fille du consul qui entretient des relations houleuses avec son père la ramène à la réalité. Elle comprend l'illusion de sa relation et son coté factice, elle part sans robe ni bijou. 
De retour à l’hôtel, elle se raccommode avec sa patronne. Nous les retrouvons dans le studio photo du début du film, Suzanne déchire une lettre de son amant qui l'invite pour un séjour à Oslo, Doris renoue avec Palle le "modeste travailleur"

C'est un film d'une grande simplicité sur des femmes libres, liberté  lourde à assumer comme le remarque  Doris, se plaignant  par moment de la difficulté d'être une femme active. Les hommes sont ici particulièrement faibles, l'amant de Suzanne baisse la tête devant son épouse dans une scène terrible propre au cinéma de Bergman, il rentre piteusement au domicile conjugal, Le riche consul cède devant la colère de sa fille. Parfaitement restauré, le noir et blanc est absolument splendide, les cadrages du cinéaste sont toujours d'une grande justesse, nous gardons en mémoire ces plans où se reflète dans la vitrine le visage de Harriet Andersson contemplant la robe, ou celui sur ses pieds dansants sur une musique jazz dans la demeure du consul... Ingmar Bergman aime les femmes, il les filme merveilleusement!
Ce n'est peut être pas l’œuvre la plus marquante de la filmographie du cinéaste suédois, mais ce film n'a rien perdu de sa modernité, la marque d'un grand auteur !

Tout était bien synchronisé le film s'est terminé juste à temps pour nous permettre de rejoindre les rangs de la manifestation du premier mai. La "vraie" manifestation, celle qui partait de la place Denfert Rochereau pour aller à la Bastille!

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