mardi 19 juin 2012

Quand la droite perd son âme...

La campagne électorale vient enfin de se terminer, elle fut à notre goût d'un niveau affligeant au vu des enjeux à venir. Si la situation européenne n'était pas si tragique cela aurait pu être risible, les histoires pathétiques de "Tweet" nous rappelant déjà les heures ridicules du "sarkozysme". Le tout s'est terminé à la veille du deuxième tour par un concept nouveau, le "ni-ni" de l'UMP porté par son chef Jean-François Copé, "ni Front National ni Parti Socialiste", un appel clair au vote blanc ou à l'abstention dans les circonscriptions où le parti de la droite n'était plus représenté. Le parti créé par Jacques Chirac  a ainsi refusé de choisir entre un candidat du Parti socialiste et un candidat du Front national, sous prétexte que le Parti Socialiste est allié au Front de Gauche et devient à ce titre infréquentable. Argumentation fallacieuse à nos yeux qui oublie totalement l'histoire contemporaine de notre pays!
Nous n'avons aucun scrupule à écrire que l'Histoire du Parti Communiste Français fut à bien des égards honteuse. Son alliance avec Moscou fut intolérable, acceptant sans état d’âme (ou si peu) les interventions de l'Armée Rouge dans les pays satellites  du bloc de l'est. Après avoir été Stalinien, le parti fut Bréjnevien puis Gorbatchevien pour finir par se sentir orphelin jusqu'à l’avènement "Mélenchon"...
Mais au-delà de cette soumission scandaleuse au pouvoir soviétique, le Parti communiste a tiré sa légitimité de sa participation à la Résistance, de nombreux militants y laissèrent leur vie souvent après d'affreuses tortures... Cet engagement  a donné toute la légitimité au Parti qui a reconnu  alors l'autorité du Général De Gaulle, une union salutaire au moment des combats décisifs. A ce titre, il participa au Conseil National de la Résistance, des membres issus de ses rangs furent nommés ministres du premier gouvernement de la libération, présence confirmée jusqu'en 1947 et la mise en place du plan Marshall...
Cette histoire fit que le Parti Communiste fut accepté dans le jeu démocratique, il eut à diriger des communes, des départements, il accepta le verdict du suffrage universel, rendant le pouvoir à chaque défaite électorale. Nous n'oublions pas également que les députés communistes furent souvent les seuls à dénoncer à la tribune de l'Assemblée Nationale les conditions sanitaires dans lesquelles les ouvriers pouvaient avoir à travailler dans les usines. Martine Sonnet en témoigne dans son remarquable ouvrage "Atelier 62" consacré à son père ouvrier aux usines Renault.
Le Front National ne peut en aucun cas se prévaloir de cette histoire. Lui il en incarne  les pages noires, celles de la collaboration ou de l'Algérie Française et de l'OAS.
Nous entendons bien le discours de Marine Le Pen plus cadré que celui de son père voulant faire reconnaitre son parti comme un parti républicain. Mais le fait d'obtenir plus de 15% des voix à un suffrage universel  n'est pas une condition suffisante à obtenir un tel qualificatif. La mesure la plus emblèmatique de ce parti "la préférence nationale" n'est pas comptabible avec les lois fondatrices de la République, notamment la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme inscrite en préambule de notre Constitution.
En effet, toute loi posant le principe de la "préfèrence nationale" serait immédiatement censurée par le Conseil Constitutionnel parce que non conforme à l'article Un de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme:
"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité."
Tout Homme vivant sur le sol national, qu'il soit français ou étranger, doit pouvoir bénéficier des mêmes droits que ses concitoyens.
Par cette seule mesure, ce parti se met hors de la République, puisque son application lui imposerait de modifier la Constitution et d'en retirer son préambule, clef de voute de nos institutions. Ce serait la fin de la République.
Le débat de savoir si le Front National est un parti républicain, n'a pas lieu d'être tant que cette mesure figure dans leur programme !
Si nous n'avons pas aimé le maintien de la candidate socialiste dans le Vaucluse contre l'avis de sa direction qui a permis l'élection de Marion Maréchal-Le Pen à l'assemblée nationale, la nouvelle doctrine de l'UMP nous a particulièrement ulcérés. Parce qu'ils se veulent les héritiers du gaullisme, ils n'ont pas le droit de renier ainsi l'équilibre politique né de la seconde guerre mondiale. Honte à eux !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...