samedi 25 août 2012

Hold up - Erik Skjoldbjaerg

C'est la reconstitution minutieuse à partir des divers témoignages recueillis au cours de l'enquête du plus grand braquage de l'histoire norvégienne. Le 5 avril 2004 à Stavanger, les gangsters ont  allégé la banque Nokas de 57 millions de Couronnes. Pour arriver à leurs fins, ils ne se sont pas vraiment fatigués le cerveau, pas de coup de génie à la Spaggiari. Ils ont tout simplement pris d'assaut la place centrale en plein jour, usant d'une puissance de feu largement supérieure à celle de la police. Ils étaient armés comme une troupe d'élite militaire. Ils ont quand même pris soin de retarder l'arrivée des forces de l'ordre en faisant brûler un camion devant le commissariat pour empêcher la sortie des véhicules, mais lorsque ceux ci finissent tout de même par arriver sur les lieux, ils ne sont pas vraiment inquiets... 
C'est d'une violence inouïe, pour autant la vie continue sur la place de la ville, les piétons défilent comme  si  de rien n'était, grugés par le costume des gangsters conformes à ceux des forces spéciales de la police. Le tout finit par un échange terrible de coups de feu au cours duquel un policier périt... Les gangsters arrivent à se dégager et à prendre la poudre d'escampette...mais le générique de fin nous apprend que les traces d'ADN ont permis de les retrouver  mais il reste 51 millions dans la nature !

Le film de braquage est un genre propre au cinéma.La plupart du temps, le braqueur attire la sympathie du spectateur, nous pourrions citer à titre d'exemple le héros incarné par Al Pacino dans "un après midi de chien". Mais ici, rien de tel , impossible de trouver un coté  robin des bois à cette équipe qui relève plutôt d'une troupe d'assaut militaire, nous pourrions facilement les cataloguer de fascistes par leur goût de l'organisation, de la hiérarchie, de la violence et les quelques propos racistes que nous avons eu l'occasion de saisir lors de rares dialogues. Il est d'ailleurs frustrant de ne pas avoir plus d’éléments sur la personnalité réelle de ces braqueurs. Les choix de mise en scène sont ici tout aussi radicales et d'une efficacité redoutable.Le metteur en scène se limite uniquement aux faits, à l'action il ne s’arrête sur aucun personnage ou si peu, aucune psychologie, filmant uniquement selon les différents points de vue...  La caméra à l'épaule finit par user sur la longueur, nous ne comprenons pas cette volonté de coller au plus prés des protagonistes comme si cette "maladresse" d'image  était une preuve irréfutable de réalisme. Il nous montre l'impréparation des forces de l'ordre face à un tel assaut, ils improvisent en permanence et la naïveté des passants qui n'ont pas conscience de ce qui se trame dans leur ville. Erik Skjoldbjaerg  rend parfaitement compte du chaos, mais surtout il nous démontre qu'il n'y a aucun romantisme dans une telle attaque qui relève de faits de guerre. C'est inquiétant !

Mais finalement, le plus impressionnant est la capacité de la Norvège de ne jamais renoncer à ses valeurs démocratiques quel que le soit le drame auquel elle se retrouve confrontée. Nous apprenons lors du générique de fin qu'une enquête a été ouverte pour  savoir si le premier policier présent sur la scène était bien autorisé à faire feu sur l'équipe des braqueurs.  Admirable pays !

Vu au MK2 Odéon


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