vendredi 23 novembre 2012

Thérése Desqueyroux - François Mauriac

"Madame Bovary, c'est moi !" aurait dit Gustave Flaubert.A vrai dire cela semble plutôt relever de la légende que d'une vérité littéraire,mais en admirateurs de l'homme qui tua Liberty Valance nous choisissons les légendes et nous n'hésitons pas à écrire ce jour que Thérèse Desqueyroux c'est François Mauriac.  Cela devient d'autant plus évident lorsqu'on sait depuis les derniers éléments biographiques parus, que François Mauriac a lutté toute sa vie contre ses pulsions homosexuelles pour rester fidèle à ses engagements chrétiens, Il avait conscience de la  cruauté de la différence dans un milieu bourgeois conservateur, l'importance que tient Thérèse dans son œuvre romanesque révèle un véritable attachement pour ce personnage
Le roman s'ouvre sur Thérèse quittant le bureau du juge d'instruction qui a accordé un non lieu. Grâce au témoignage de son mari la voila disculpée de sa tentative d'empoisonnement à son encontre . Chez les Desqueyroux les histoires de famille se règlent en famille et non dans les palais de Justice... Thérèse reprend la route vers le domicile conjugal le temps de préparer les mots qu'elle va dire à celui qu'elle a voulu tuer!
Qu'on ne se méprenne pas le mariage ne fut pas imposé à Thérèse, elle y a consenti parce qu'elle avait la "propriété dans le sang" et il n'y avait pas plus beau mariage à espérer dans le pays pour accroitre le domaine. Mais très vite le mariage la décoit, Bernard n'a aucune sensualité, elle est prisonnière de convenances ancestrales... c'est de toute autre chose qu'avait révé Thérèse. Jeune fille, son père lui avait laissé accés à la littérature un vrai poison pour une jeune fille, une fille pas comme les autres qui fume comme un garçon et rêve de liberté. Alors lorsqu'un soir elle voit son mari se resservir à tort de son médicament à base d'Arsenic, lui vient la fatale idée... un chemin vers la libération !
Lorsqu'elle arrive libre chez son époux, il lui annonce son nouveau régime carcéral, condamné à vivre recluse dans la maison familiale définitivement écartée de sa fille Marie  jusqu'à ce que Anne la belle sœur de Bernard soit mariée il faut que les convenances soit respectées... Thérèse sombre dans la depression, Anne mariée elle peut enfin  partir s'installer à Paris.

Ce personnage tenait à cœur à François Mauriac, nous retrouvons Thérèse dans deux nouvelles: Thérèse chez le docteur et Thérèse à l'hôtel avec toujours ce besoin de séduire mélé à un gout de destruction... puis enfin  dans le roman "la fin de la nuit" où elle renoue avec sa fille Marie devenue une jeune adulte!

Admirable François Mauriac, un des esprits les plus brillants du XXeme qui signe ici un roman magistral !

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