dimanche 24 février 2013

Vertigo - Alfred Hitchcock


Nous n'avions pas vu Vertigo depuis plusieurs années et nous ne l'avions jamais vu au cinéma. La projection ce jour d'une version restaurée dans la grande salle du cinèma l'Arlequin fut pour nous un réel enchantement.
1958 fut l'année où Kim Novak ensorcelle James Stewart puisque outre le film de Alfred Hitchcock où elle manipule le pauvre Scottie d'une manière diabolique, nous retrouvons quelques mois plus tard le couple dans "Adorable voisine" de Richard Quine où elle incarne le rôle d'une sorcière.
Nous n'avions pas le souvenir d'un film aussi lent, mais ceci n'est point un reproche. Les plans sont d'une beauté incroyable, pas un  de raté, tout est millimétré, c'est stupéfiant. La scène où Madeleine se jette dans la baie de San Francisco est particulièrement impressionnante sur la toile géante, on en prend plein la figure. Nous nous sommes replongés après la séance  dans les entretiens Hitchcock/Truffaut , le cinéaste relève cette lenteur: "Il y a dans Vertigo, une certaine lenteur, un rythme contemplatif qu'on ne trouve pas dans vos autres films souvent construits sur la rapidité, la fulgurance."
Hitchcock n'était pas satisfait de Kim Novak, au départ il souhaitait Vera Miles pour le rôle. Il eut souvent la dent dure pour l'actrice alors qu'elle est formidable comme le lui fait remarquer François Truffaut. Lorsqu'elle réapparait dans la deuxième partie du film en rousse, elle n'est pas vraiment à son avantage, nous soupçonnons Hitchcock d'avoir pris un malin plaisir à enlaidir l'actrice, nous restons persuadés qu'il n'aurait jamais fait de même avec Grace Kelly.
Si l'image prend toute sa dimension à être projetée sur un écran géant, il en est de même pour la musique de Bernard Hermann qui prend toute son ampleur dans la grande salle, elle colle parfaitement à l'image, elle ne force jamais le trait.
Evidemment ce film reste important pour son scénario, et la leçon de suspense que Hitchcock donne au cours des entretiens avec le cinéaste français .Au contraire du roman de Boileau Narcejac il informe rapidement le spectateur que Judy et Madeleine ne font qu'une, seul Scottie ignore cette vérité. Hitchcock explique: "Nous avons créé un suspense fondé sur cette interrogation: Comment réagira James Stewart lorsqu'il découvrira qu'elle lui a menti et quelle est effectivement Madeleine?"
James Stewart, peut être la plus belle filmographie pour un acteur de l'histoire du cinéma, est absolument merveilleux. Sublime dans ce plan, où il regarde Judy sortir de la salle de bain recoiffée d'un chignon, elle réapparait copie conforme de Madeleine. Les deux amants s'embrassent, un baiser d'une rare intensité, la caméra tourne autour d'eux. Un sommet.

Nous avons revu Vertigo d'Alfred Hitchcock dans le cadre du ciné club de Claude Jean-Philippe qui très justement dans sa présentation du film a qualifié l'auteur de poète de la peur...

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