lundi 3 juin 2013

Shokuzai - Celles qui voulaient se souvenir - Kiyoshi Kurozawa

Elles sont cinq jeunes filles à jouer dans la cour d'une école, un homme vient demander de l'aide à l'une d'entre elles. C'est Emili qui le suit, elle est retrouvée morte, assassinée et violée. Sous le choc, ses camarades sont incapables de parler et notamment d'identifier le meurtrier qu'elles ont eu l'occasion de voir de prés. Asako, la mère d'Emili les invite chez elle, elle leur explique alors que leur incapacité à identifier le meurtrier va faire de leur vie une pénitence. Elles seront maudites...
Nous retrouvons 15 ans plus tard Sae et Maki qui veulent se souvenir.
La première a épousé un homme, fils d'une grande famille, fétichiste et impuissant, il la déguise chaque soir en poupée. Il avait remarqué la jeune fille alors qu'ils étaient dans la même école, il est celui qui dérobait les poupées françaises des jeunes camarades. Elle a accepté ce mariage alors qu'elle avait jusque là refusé tout contact avec les hommes, convaincue de son impossibilité d'enfanter, n'ayant jamais eu ses règles.
La deuxième est devenue enseignante, elle est obnubilée par la sécurité des enfants, elle fait preuve d'une rigueur extrême dans l'application des règles. Elle exerce son métier sans aucune souplesse. Lorsqu'un homme déphasé entre dans l’établissement armé d'un couteau, elle s'interpose pour mettre hors état de nuire l'agresseur...

Parce qu'elles n'ont jamais pu faire le deuil du drame qu'elles ont eu à vivre les deux jeunes filles se sont enfermées dans la névrose, incapables de se libérer de leur trauma. On retrouve dans ce film  la même thématique que celle du Cendrillon de Joël Pommerat : le culte du souvenir qui débouche sur l'impossibilité de faire son deuil. Le film démontre finalement l'importance de la mise en place de cellule psychologique dans les situations dramatiques. Réalisant un feuilleton pour la télévision japonaise, le cinéaste a eu peu de moyens pour le tournage effectué en un temps record, le film est ici remonté en deux longs métrages. Par la précision de ces cadrages, la justesse de la mise en scène  nous sommes saisis d'effroi dés les premiers plans, nous plongeons dans un sentiment d'inquiétude qui ne nous quitte jamais. Rien n'est plus efficace que la simplicité de la mise en scène pour plonger le spectateur dans la peur, Kiyoshi Kurozawa y parvient parfaitement réalisant un film fascinant... nous attendons avec impatience la deuxième partie.

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