jeudi 26 septembre 2013

Le quatrième Mur - Sorj Chalandon

Nous avions beaucoup aimé son précédent ouvrage Retour à KillyBegs où à travers un personnage, Sorj Chalandon faisait l'histoire de la guerre civile en Irlande du Nord. Il reprend ici le même procédé pour faire le récit  de la guerre civile libanaise des années 60.
Sam metteur en scène de théâtre de nationalité grecque  a trouvé refuge dans les années 70 en France, fuyant le régime des colonels pour sauver sa peau. Il s'est rapproché des milieux autonomes, après avoir notamment témoigné de la situation grecque dans les amphithéâtres universitaires. Il fait la connaissance de Georges, un militant actif qui a déjà laissé un genou dans les bagarres d'une rare violence avec les groupuscules d'extrême droite.
Sam a projeté l'idée folle de monter Antigone de Jean Anouilh  en plein cœur de Beyrouth dévasté par la guerre, avec des comédiens venus des différentes communautés. Malade, condamné par un cancer, il est coincé sur son lit d’hôpital parisien, il demande à Georges de reprendre son projet.
George se rend dans la capitale libanaise, accompagné par un chauffeur druze il passe d'un secteur à l'autre pour tenter d'organiser une première répétition... George se retrouve dans le viseur des snipers en plein coeur du conflit  qui connait son paroxysme avec le massacre de réfugiés palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila. Impossible de garder sa neutralité dans ce monde de fou, de rester indemne face à tant de folie, Antigone ne peut finalement pas grand chose
Le roman de Sorj Chalandon, est une parfaite leçon de l'histoire contemporaine du Liban, une histoire complexe où toutes les communautés vivaient dans la détestation, avec peut être pour seul point d"accord celui de voir dans l'afflux des réfugiés palestiniens la cause de tous leurs maux. Une histoire nourrie de son travail de grand reporter de guerre du temps où il était journaliste à Libération.
Mais notre emballement est cette fois ci, plus mesuré, nous n'avons pas été convaincus par la partie romanesque qui nous est apparue comme artificielle, peut être parce chaque personnage est l'incarnation à lui seul de toute une communauté lui donnant ainsi un aspect quelque peu caricatural. La trame du récit nous semble être un simple prétexte, une technique narrative  pour faire le tableau de la guerre civile libanaise, alors nous avons fini par nous ennuyer en tournant les pages de ce roman sombre ...

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