dimanche 2 février 2014

La comtesse aux pieds nus - Joseph L. Mankiewicz

Le film s'ouvre sur l'enterrement de Maria Vargas, dont nous allons découvrir la vie le temps de la cérémonie par le récit des hommes qui l'ont croisée selon le procédé utilisé par Orson Welles dans Citizen Kane. Danseuse issue d'une famille pauvre espagnole, Maria est remarquée dans un cabaret par un riche producteur américain qui souhaite l'engager pour son prochain film réalisé par Harry Dawes. En trois films,Maria devient une star, mais sa vie ne ressemble pas à ce dont elle rêvait. La jeune femme est confrontée à sa propre solitude... Elle découvre un soir dans un casino son prince charmant, le comte Torlano Favrini. Le mariage est rapidement célébré, mais il ne peut être consommé, mutilé à la guerre, le comte révèle à la jeune femme son impuissance. Cette dernière engage une relation adultérine pour donner une descendance au comte, jaloux, il assassine Maria et son amant.
C'est une version amère de Cendrillon que nous offre Mankiewicz, l'impossible quête du bonheur de Maria , Harry Dawes fut son seul ami fidèle et sincère. Une situation douloureuse, symbolisée par cette scène où lors de son mariage Maria voit avec envie ses serviteurs s'amuser dehors. Une fête qu'elle ne peut pas rejoindre alors qu'elle s'ennuie au milieu des amis du comte. Mankiewicz fait un tableau sombre de Hollywood, un monde factice et creux, et livre une véritable charge contre les héritiers milliardaires sans envergure, des nababs de pacotille.
Ava Gardner sublime et Humphrey Bogart qui incarne le seul personnage humain du film signent une sublime composition dans un sommet du cinéma Hollywoodien. Mankiewicz brillant, délicat se révèle un magnifique conteur, multipliant les différents points de vue  pour composer  certaines scènes .

Un monument !

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