samedi 22 mars 2014

Le 7eme Sceau - Ingmar Bergman

Une des vertus de l’ère numérique est de donner une deuxième vie dans une version restaurée à des chefs d'oeuvre du cinéma. Ainsi la ressortie d'un grand nombre de films du cinéaste suédois Ingmar Bergman dans les salles obscures restera comme un grand événement de l'année.
Nous sommes allés revoir ce jour le 7eme Sceau inspiré par l'Apocalypse selon Saint Jean où un chevalier de retour de croisades, méditant sur une plage se retrouve confronté à la mort . Il négocie avec elle, et obtient un sursis, le temps d'une partie d'échec , acceptant son sort en cas de défaite.
Le temps de la partie , le chevalier et son écuyer se promènent dans la campagne suédoise dévastée par une épidémie de peste noire. La peur est générale, des processions où les fidèles se flagellent traversent les villages, une femme jugée sorcière est envoyée au bucher...La population est persuadée que l'heure du jugement dernier est arrivée. La mort est partout, les églises sont décorées de danses macabres. Seul un couple de saltimbanques et leur jeune enfant semble avoir gardé foi dans la vie,....
Le chevalier au travers de ses rencontres tente en vain de percer le mystère de la mort. Cette dernière dénuée de tout scrupule, de toute éthique ne lui laisse aucune chance de gagner la partie !


Dans son ouvrage passionnant Images,  Ingmar Bergman revient sur ce film qu'il qualifiait de road movie:

"Le septième sceau est un de mes rares films qui me tiennent vraiment à cœur. Je ne sais pas pourquoi. Ce n'est certes pas une œuvre sans défaut. Elle est entachée de toutes sortes de folies et on devine la hâte avec laquelle elle a été faite. Mais je la trouve énergique, pleine de vitalité, débarrassée de toute névrose. De plus, son thème s'articule avec passion et plaisir.
Comme je ne m'étais pas encore, en ce temps là, dégagé de l'emprise de la problématique religieuse, deux opinions s'y côtoient. Et chacune a obtenu le droit de s'exprimer dans son propre langage. Il règne donc dans ce film un armistice relatif entre une piété d'enfant et un rude rationalisme. Aucune complication névrotique ne s'interpose entre le chevalier et son écuyer.
Puis il y a l'idée que l'homme est sacré. Jof et Mia représentent pour moi quelque chose d'important: enlevez la théologie, le sacré demeure.
"


Ingmar Bergman - Images - Edition Gallimard

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