mercredi 23 avril 2014

La vie et l'oeuvre du compositeur Foltyn - Karel Capek

Roman posthume et inachevé, le dernier écrit de Karel Capek fait le portrait d'un musicien raté Foltyn, plagiaire dés son plus jeune âge. Kapek, tel plus tard Orson Welles, fait le portrait de son personnage fantasque à travers le témoignage de ceux qui l'ont entouré. Avec pour Rosebud, Judith l'opéra que Foltyn tente en vain de créer, rédigeant tel Wagner le livret et la partition.
Certain de son génie de son plus jeune âge, Foltyn  issu d'un milieu modeste  n'a de cesse de se rapprocher de ceux qui lui sont nécessaires pour accomplir son rêve, écrire un opéra... Mais si il n'y a pas de doutes à avoir sur l'oreille musicale du jeune homme, il manque d'une réelle inspiration et d'un véritable talent créateur. Dés le lycée, il pille les vers de son ami qui se rêve poète, avant de se rapprocher du premier de la classe pour assurer ses résultats scolaires. Ainsi est Foltyn, une véritable sangsue.
Plus tard,  il épouse une héritière et profite de ses revenus pour organiser un salon et jouer au mécène. Il espère attirer les plus brillants éléments du monde musical et des lettres et utiliser leur savoir pour achever son opéra. Judith devient une œuvre protéiforme totalement inaudible voire ridicule.
Son épouse n'a pas d'autres choix que de se séparer de son époux pour sauver sa situation. Il meurt dans la déchéance, mais ses amis ne l'ont pas oublié...Au moment de ses obsèques, ils lui  organisent un adieu grandiose.
Nous avions découvert Karel Capek à travers "La guerre des salamandres", une œuvre majeure de science fiction annonçant le chaos à venir d'une Europe soumise à la terreur nazie. Ce dernier roman plus intime est une parfaite illustration de l'humour noir de l'auteur tchèque. Humour non dénué d'humanisme, le regard porté sur son personnage, dandy ridicule, est bienveillant rendant le personnage touchant.
Karel Capek est mort en 1938, son frère ainé Josef mourut dans le  camp de concentration de Bergen Belsen en 1945. Bien qu'il fut régulièrement nommé pour le prix Nobel de Littérature dans les années 30, l’œuvre de Capek fut en partie oubliée, l'auteur qui avait publié en 1924 un article "Pourquoi je ne suis pas communiste?" fut censuré par le régime pro-soviétique d'après guerre.

Une lecture savoureuse...


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