jeudi 26 février 2015

Mon fils - Eran Riklis

Ilyad, un jeune arabe israélien vit dans un village où il ne cesse d'éblouir ses proches par son intelligence... Son père activiste dans ses jeunes années, arrêté, emprisonné pendant plus de deux ans, puis interdit de séjour de Jérusalem, n'a pas pu poursuivre ses études.Il est devenu ouvrier agricole, cueilleur de fruits. Il espère un avenir meilleur pour son fils même si cela doit le mener par les écoles de l'ennemi juif.
Ilyad est pris sur dossier dans le lycée le plus prestigieux israélien, il est le premier et l'unique arabe à faire partie de l'établissement. Devant participer à des actions citoyennes, il passe du temps avec Yonatan, un jeune homme handicapé frappé d'une dégénérescence musculaire. Le premier contact est difficile avec le jeune homme qui vit seul avec sa mère mais ils deviennent peu à peu la deuxième famille d' Ilyad .En classe, il finit par s'intégrer, il tombe amoureux de Naomi. Les deux gens se cachent pour vivre leur amour, la mère de Naomi affirmant qu'elle préfère pour sa fille un cancer à un amoureux arabe .
Etre Arabe en Israel est une malédiction, pour Ilyad vivre ses rêves est une pure utopie  à moins de changer d'identité..
Au départ, nous retrouvons la  problématique du roman "l'aventure ambigüe" de l'auteur sénégalais Cheik Hamidou Kane où l'idée d'aller à l'école de l'ennemi c'est perdre un peu de son âme, accepter quelque part la colonisation. Mais renoncer c'est refuser d'accéder au savoir et donc d'acquérir les armes pour obtenir une vraie reconnaissance. Il nous est rappelé au début du film que les arabes représentent 20% de la population israélienne.  Ils vivent dans une situation d'apartheid,confrontés régulièrement à des situations de racisme. Situation complexe car eux même espèrent sans cesse la défaite de l'état juif. Situation absurde et sans fin, seuls d'heureux optimistes comme Eran Riklis espèrent des lendemains plus joyeux. Son scénario inspiré par des romans de l'auteur palestinien Sayed Kashua a parfois la naïveté d'une chanson pacifiste... La fin  nous a semblé totalement invraisemblable et incompréhensible, ce film avait toutes les raisons d'être totalement indigeste.
Mais par le jeu des acteurs tous magnifiques, la dose d'humour savamment instillée dans le récit tout finit par passer miraculeusement, et nous mesurons toute la justesse des mots du héros sur sa situation et plus largement la situation de ce pays "je ne comprends pas". Situation incompréhensible et sans issue, il est arabe et même si physiquement il n'est pas possible de le différencier de ses copains juifs, son nom, sa façon de parler en feront un paria quoi qu'il fasse et malgré toute sa bonne volonté.
C'est un film touchant qui montre une réalité qui n'est que trop rarement montrée. Mon fils malgré ses quelques faiblesses est un beau plaidoyer humaniste c'est un film à voir.

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