mardi 31 mars 2015

La Sapienza - Eugéne Green

Alexandre a 50 ans, c'est un architecte reconnu, récompensé. Mais il traverse une période de doutes... Des commanditaires lui demandent de revoir un nouveau projet dont 'il avait remporté le concours. Sa vie de couple bat de l'aile, incapable de nouer un dialogue avec son épouse Aliénor une psychologue , les repas se passent dans un silence glaçant.
Il se décide de faire un break, et de faire un voyage à deux en Italie pour réaliser un vieux projet, écrire une étude sur l'architecte baroque Francesco Borrimini. La première étape de leur périple les mène à Stresa sur les bords du lac majeur où ils font la connaissance d'une jeune fille qui a fait un malaise sur le chemin de leur promenade et de son frère. Cette rencontre inattendue va bouleverser leur plan.
Alexandre part à Rome avec le jeune homme qui a le projet de commencer des études d’architecte à Venise l'année suivante. Alienor reste à Stresa auprès de la jeune fille pour tenter de déchiffrer l'origine de ses langueurs, un mal mystérieux propre au XIX° siècle.
Cette rencontre inattendue va permettre à chacun de se guérir des fantômes du passé, d'oublier les compromis du quotidien et de trouver la voie de la sagesse, c'est l'histoire d'une renaissance... où les adultes font œuvre de transmission mais où à travers le regard des jeunes gens ils vont comprendre l'origine de leur propre malaise...
Le film de Eugéne Green a tout pour être emmerdant il se révèle envoutant, fascinant... La lenteur du film ne pose aucun problème, elle nous porte avec sérénité. Les acteurs ne disent jamais leur texte avec naturel, ils nous regardent dans les yeux et parlent avec une diction tonique. Le texte est clair, limpide... Nous passons de Strenza à Rome. A travers des plans épurés nous passons de la beauté de la nature du lac majeur aux merveilles de l'architecture baroque. Celle de Borommini dont la finalité est de faire entrer l'esprit et la lumière dans la vie des gens, de les amener vers l'intemporel.
Le tout est rythmé par la musique de Monteverdi, c'est un film d'une beauté captivante. Une magnifique surprise !

dimanche 29 mars 2015

Chilly Gonzales - Chambers


«Ma musique a la couleur classique, ses mouvements sont classiques. Mais la structure qu’elle prend est clairement pop. Mais cela dit, les “miniatures” étaient déjà une forme de pop music...» Extrait d'un article de Eric Nahon  (Slate)

Personnage étonnant, absolument inclassable, nous aimons suivre le parcours de Chilly Gonzales, un musicien sans limites. Chambers son nouvel album, est le fruit d'une nouvelle rencontre avec le quatuor à Cordes, le Kaizer quartett .  
Chambers nous ne cessons de l'écouter et de nous laisser porter par le charme  irrésistible de ces miniatures...

Chambers
est notre album de la semaine !


vendredi 27 mars 2015

Tomas Tranströmer (15/04/1931 - 26/03/2015)


Les souvenirs m'observent

Un matin de juin, alors qu'il est trop tôt,
Pour s'éveiller et trop tard pour se rendormir.

Je dois sortir dans la verdure saturée
de souvenirs, et ils me suivent des yeux. 

Ils restent invisibles, ils se fondent
dans l'ensemble, parfaits caméléons. 

Ils sont si prêts que j'entends leur haleine, 
Bien que le chant des oiseaux soit assourdissant.

Traduit du suédois par Jacques Oudin (Editions Poésie / Gallimard)

C'est assurément là, une des plus grandes vertus du prix Nobel, nous faire connaitre de nouveaux auteurs. Tomas Tranströmer en faisait partie, ce fut une merveilleuse découverte ! 

R.I.P.

mardi 24 mars 2015

Idem - Igor Mendjisky - Collectif Les sans cou

Au départ c'est l'histoire d'une prise d'otage dans un théâtre comme celle qui eut lieu à Moscou au théâtre de la Doubrovka en 2002. Un homme subit un choc et devient amnésique. Qui est il?  Un acteur, un spectateur, un des terroristes... nous savons juste que c'est le héros de cette pièce et que son histoire va se reconstruire sous nos yeux.
A Paris, dans le même temps une femme seule avec sa fille a perdu la trace de son homme parti faire un stage de théâtre à l'étranger dans celui là même où le drame a eu lieu...
Ce récit  s'étend sur une vingtaine d'année.

Nous avions été enchantés par leur spectacle précédent, j'ai couru comme dans un rêve,  ils reprennent ici le même procédé d'écriture comme la compagnie l'indique dans sa note d'intention dans une recherche d'un théâtre en mouvement où l'inattendu est présent en permanence. La scène est un lieu de vie où chacun se retrouve confronté à l'absurdité de l'existence , au hasard des évènements qui parfois font tout basculer.
Tout commence par une prise d'otage menée par des hommes en treillis, armés de Kalachnikovs.
Puis nous croisons un écrivain houellebecquien qui a fait de notre amnésique le personnage central de son livre à succès, son interview est le fil rouge de ce spectacle qui va sans cesse nous promener entre présent et passé sans jamais nous perdre.Nous ramassons les pièces du puzzle du parcours d'un homme qui cherche à retrouver son identité, peu à peu un portrait se dessine et l'histoire est reconstituée. Nous passons du rire aux larmes, le théâtre du mouvement est celui de toutes les émotions, mais ces émotions là ne sont pas gratuites, elles nous invitent à poser un regard différent sur notre monde, à réfléchir sur la question de l'identité. Le théâtre des sans cou est un art populaire qui distrait et émeut le spectateur tout en l'invitant à poser un regard nouveau sur le monde.

Nous souhaitons une longue vie à cette pièce toute neuve !

lundi 23 mars 2015

Le grand sommeil - Howard Hawks


L'adaptation du roman noir le grand sommeil de Raymond Chandler, que nous avons relu en début d'année par Howard Hawks est absolument géniale. Le cinéaste est plutôt fidèle au roman, nous retrouvons le détective Marlowe engagé par un vieux général  victime d'un chantage. Un problème de plus pour le vieil homme qui doit subir depuis des années les désagréments causés par ses deux filles qui ne sont que source d'ennui...
Le détective est embarqué dans une histoire sans fin où les morts vont se multiplier...

Le film est un sommet indiscutable du film noir hollywoodien... Un roman adapté par William Faulkner, futur Prix Nobel de littérature avec pour acteurs principaux Humphrey Bogart et Lauren Bacall et avec à la baguette le génial Howard Hawks, c'est assurément la plus brillante adaptation d'un roman de Raymond Chandler. Nous avons retrouvé dans un livre de Patrick Brion, consacré aux films noirs un certain nombre d'anecdotes concernant ce chef d’œuvre:

Le scénario est plutôt fidèle au roman, mais des éléments ont du être adaptés pour passer à travers les mailles de la censure et le scrupuleux code Hays. Ainsi adieu la relation homosexuelle entre deux personnages, le trafic de photos pornographiques et la nymphomanie de Carmen la plus jeune fille du Général.
Après Le port de l'angoisse , ce film est le deuxième où nous retrouvons le couple Humphrey Bogart et Lauren Bacall. Humphrey Bogart lorsque commence le tournage  est dans une situation difficile puisqu'il divorce de Mayo Methot pour s'installer en couple avec Lauren Bacall, ils font la une de l'actualité. La production va d'ailleurs exiger que soit développée dans le film la relation entre le détective Philippe Marlowe et Vivian interprétée par Lauren Bacall pour coller à l'actualité people . Cela donne une discussion savoureuse sur les courses hippiques, un dialogue à double sens dont la connotation sexuelle est évidente. Le créateur est toujours plus malin que le censeur qui n'a vu que du feu...
C'est d'ailleurs là le charme de ce film moins sombre que le roman, Howard Hawks ne pouvant résister à aller du coté de la comédie donnant une légèreté à son personnage de détective, Bogart révèle un vrai sens de l'humour. Ainsi ce moment où Marlowe se fait draguer ouvertement par une libraire interprétée par la ravissante Dorothy Malone, une scène que Howard Hawks reconnait totalement inutile à l'histoire mais il n'a pas pu résister de tourner celle-ci, écrite de main de maitre par William Faulkner, c'est un merveilleux moment de comédie.
Histoire complexe où les morts se multiplient. On retrouve ainsi Owen Taylor le chauffeur du général au fond du fleuve au volant de sa voiture. La thèse de l'accident est vite écartée, il est impossible de douter que la mort soit d'origine criminelle . Bogart demande sur le tournage à Hawks: "Qui a tué Taylor?". Incapable de répondre le cinéaste interroge à son tour Faulkner, mais le scénariste n'en sait pas plus. Chandler lui-même est finalement interrogé. Il répond par un câble que c'est George Machin Chose. Le cinéaste lui répond que ce ne peut pas être Georges, l’écrivain finit par admettre qu'il ne sait pas qui a tué Taylor.
Howard Hawks confesse: "En réalité ça nous était égal. c'était la première fois que je faisais un film en décidant une fois pour toutes que je n'allais pas expliquer les choses. J'allais juste essayer d'avoir de bonnes scènes." Des années plus tard, David Lynch aura retenu la leçon

Le Grand Sommeil est un film éblouissant qui n'a rien perdu de sa magie, malgré ses libertés il est parfaitement fidèle à l'esprit du roman de Raymond Chandler et à son personnage Philippe Marlowe. L'écrivain fit d'ailleurs l'éloge lors d'une correspondance à une amie de l'interprétation de Humphrey Bogart et de l'adaptation de Howard Hawks:

"Si un jour vous voyez ce film, The Big Sleep (au moins la première partie) vous verrez ce que peut faire de ce genre d'histoire un metteur en scène qui a le sens de l'atmosphère, et la touche voulue de sadisme secret. Bogart, bien sur est très supérieur à tous les autres durs du cinéma. Comme on dit ici, Bogart sait être dur sans révolver. De plus, il a ce sens de l'humour avec ce sous-entendu grinçant de mépris"

Source: Le film noir - Patrick Brion  et Howard Hawks par Howard Hawks de Joseph Mc Bride. 

Film vu dans le cadre du ciné club de Potzina consacré ce mois ci  l'adaptation littéraire, mais aussi parce que nous avions décidé que 2015 serait une année noire.  Sombre présage !

dimanche 22 mars 2015

Bon temps Rouler -Special Alligator records


Pour célébrer le printemps,nous avons eu un désir de Blues, et nous avons choisi une compilation concoctée par Jean Jacques Milteau de morceaux enregistrés aux Alligator records. Un label créé au début des années 70 à Chicago par Bruce Iglaueur  avec ses économies pour produire Hound Dog Taylor rejeté alors par son patron. C'est le début d'une aventure, d'une mission même,  faire vivre le blues en perte de vitesse, notamment face   la montée en puissance de la musique Disco. 
20 morceaux pour retracer l'histoire d'un studio et nous montrer la richesse du blues . Nous avons choisi pour illustrer notre album de la semaine, un sublime morceau de Charlie Musselwhite, Stingaree.




samedi 21 mars 2015

Le crunch 2015

L'indécision génère l'imprécision, le rugby est sans pitié, et la nouvelle paire de demi constituée pour ce dernier match du tournoi l'a compris dés l'entame du match face à des Anglais affamés et déterminés à nous dérouiller pour remporter le tournoi des six nations.
Nous avons failli être broyés dés le premier quart d'heure, mais une bafouille anglaise nous a remis miraculeusement dans la partie avec un essai offert à Tillous Bordes. Un miracle qui nous a relancé dans la partie, donnant tout à coup des ailes offensive à notre équipe qui allait marquer un deuxième essai par l'ailier d'origine Fidjienne Nakaitaci qui un peu trop gourmand sur le coup a failli commettre l'impair du jour.
Nous avons même eu l'occasion de prendre le large mais il était écrit que nos demis ne seraient pas à la fête, et Jules Plisson ne sut pas profiter des fautes anglaises. Des largesses qui requinquèrent notre ennemi historique qui remit la machine en place et se lança dans un jeu totalement débridé.
Alors que notre talentueux trois quart centre Gaël Fickou voyait s'approcher la ligne d'en but pour y marquer un nouvel essai  il fut projeté in extrémis en touche par l'adversaire. Les Anglais se lancèrent alors dans une  remontée balle en main surprenant même le réalisateur  qui n'avait pas anticipé une telle folie qui allait mener les Anglais à déposer le ballon entre nos poteaux dans la minute suivante. Une récidive chez les réalisateurs anglais qui avaient commis la même bévue en 1991 quand ils n'avaient pas su anticiper la relance folle de Berbizier partie des 22 pour envoyer Saint André marquer un essai de légende de 100 mètres.
Le match est devenu fou, douze essais, dont sept pour les Anglais. les Français ont su montrer qu'ils possédaient des joueurs de talents, avec notamment Fickou  toujours juste dans ses gestes et ses décisions. Mais le plus inquiétant reste la situation de nos demis trop imprécis, à l'issue de ce match nous ne savons toujours pas qui seront les joueurs qui formeront la charnière autour de laquelle doit se construire notre équipe nationale lors de la prochaine coupe du monde. Nous sommes la seule nation majeure du rugby à nous retrouver dans cette situation.  Inquiétant !
Nous avons vainement voulu être ambitieux dans le jeu, et chaque perte de balle s'est retournée contre nous face à des anglais opportunistes et diablement en jambes. Nous avons eu le souffle court pour suivre le rythme imposé par nos plus chers ennemis.
Nous croyions que le french flair était mort dans les salles de musculation où la créatine  et compléments alimentaires ont eu raison de notre créativité. Ce match laisse quelques sources d'espoir , celui de retrouver une forme d'allant dans notre jeu. Nous avons finalement perdu avec enthousiasme cette rencontre totalement folle et débridée, mais au final nous avons pris une belle déculottée (55 - 35) ...
Les Anglais n'avaient même pas le sourire car le tournoi leur a finalement échappé. L'Irlande est à nouveau vainqueur, c'est la République qui triomphe. C'est déjà ça !

vendredi 20 mars 2015

Le cercle des illusionistes - Alexis Michalik

1984, l'Euro de Football se déroule en France , tout le pays suit avec passion les exploits de Michel Platini.... Un voleur, prénommé  Décembre a dérobé le sac d'une jeune femme Avril dans le métro. Mais parce qu'il la trouve très belle , il la recontacte pour lui rendre son bien. Ils se donnent rendez-vous dans un café, le soir où les Français affrontent la Yougoslavie... Une discussion s'engage entre eux où il va être question de Robert Houdin et de Georges Méliès.
Quelques jours plus tard alors que la France affronte le Portugal en demi finale dans un match à suspens, les deux jeunes gens se retrouvent dans la salle des coffres d'une agence de la BNP, boulevard des Italiens sur les lieux de l'ancien théâtre de l’illusionniste Robert Houdin repris plus tard par George Méliès...

Cette histoire nous fait voyager dans le temps et l'espace , nous allons du XIX° au XX°siècle , traversant  l'Angleterre, la Pologne, la  Russie et la France... Tout ceci sur l'espace limité d'une scène de théâtre. La mise en scène nous tient en haleine et parvient à rendre limpide une histoire à tiroirs assez complexe. Alexis Michalik nous avait enchanté avec sa première pièce "Porteur d'histoires", il nous réenchante avec ce nouveau spectacle où nous retrouvons ce gout du romanesque  hérité surement des romans d'Alexandre  Dumas dont il nous est facile d'imaginer que la lecture  a enthousiasmé le jeune auteur. Il a talent fou pour nous conter des histoires extraordinaires...
Il est ici question de transmission où le livre tient un rôle essentiel. Il traverse le temps, il reste immuable et crée les liens entre les générations, la jeunesse passe mais finalement elle porte en elle à chaque époque, les mêmes désirs, les mêmes rêves: enchanter le monde, s'illusionner...

C'est un spectacle merveilleux porté par six comédiens extraordinaires, qui changent de rôles en un tour de main, ils nous illusionnent, c'est un véritable enchantement où nous vivons la même surprise que les spectateurs découvrant les premiers films de George Méliès premier magicien du septième art.

Sublime


dimanche 15 mars 2015

Inherent Vice - Paul Thomas Anderson



On l'appelle Doc Sportello mais il est détective privé, il a son bureau installé au milieu d'un cabinet médical parce qu'en Amérique tout est possible... Son ancienne petite amie vient le voir pour lui parler de son nouvel amoureux un riche promoteur immobilier, plutôt sulfureux, un juif tendance nazi  menacé de perdre sa fortune et plus par les manigances de sa femme et son amant ... Doc Sportello qui en pince toujours pour la jeune fille ne va pas pouvoir s’empêcher de mettre son nez dans cette sale affaire ....

"Inherent Vice" c'est un peu "Le Grand Sommeil" chez les hippies tant on se perd dans les méandres de cette affaire complexe. Mais comme chez Raymond Chandler l'important n'est pas tant dans l'intrigue que dans les personnages  et  l’atmosphère .
L’Amérique des années 70 c'est certes l'explosion du mouvement hippie engagé contre les discriminations raciales et surtout la guerre du Vietnam. Mais ce que nous rappelle aussi ce film adapté du roman de Thomas Pynchon c'est que les hippies n'étaient qu'une minorité , en face d'eux il y avait les fachos bien organisés autour de Nixon qui leur voulaient du mal ...
Doc Sportello va croiser tous ces types peu recommandables et quelques allumés totalement défoncés... Lui-même fume du shit comme il respire, sniffe tout ce qui traine; suffisamment défoncé, pour passer en toute inconscience les épreuves et les embuches ... avec l'espoir de trouver l'amour au bout de la ligne.

Joaquim Phoenix absolument époustouflant, une mise en scène qui nous emporte dans la folie ambiante des années 70, le tout porté par une musique subtilement choisie. Paul Thomas Anderson, signe un polar déjanté, totalement ahurissant où durant 2H30 nous sommes transportés dans un autre monde. Bluffant !

Dominique A - Eleor

Nous avions le dernier album de Dominique A Eleor dans notre boite aux lettres jeudi dernier. Nous l'avons écouté, nous avons été envoutés dés la première écoute.12 morceaux, 12 perles, un album qui respire la sérénité.  Eleor est tout simplement beau !

Nous sommes définitivement Dominique A, Eleor est notre album de la semaine !




samedi 14 mars 2015

Les Miserables - Cie Les Karyatides

Elles sont deux actrices venues de Belgique, elles ont récupéré des petits  personnages sur les marchés: santons, statuettes en porcelaine ou plâtre, poupées folkloriques...Elles récupèrent tout, arrangent un peu le look de tout ce beau monde et  se lancent dans le récit des Misérables de Victor Hugo.
Tout est là . La traque de Javert, la mort de Fantine, les horribles Thenardiers maltraitant Cosette sauvée par l'admirable Jean Valjean , puis enfin  l'épisode de l'insurrection de 1832 quand le peuple affamé réclame son dû, avec au milieu un gamin , Gavroche l'effronté qui fait face aux forces de l'ordre et finit par tomber sous les balles de l'armée. C'est un cri contre  l'injustice et la violence sociale. Elle transmettent avec force le message politique de Victor Hugo.
Génial théâtre de la bricole monté dans un espace limité, où par leur grâce  et leur talent de conteuses ,les deux comédiennes rendent parfaitement tout le souffle du roman de Victor Hugo et partagent avec tous leur amour de la littérature. Par leur inventivité, elles mettent du rythme dans le texte, se lançant même dans des courses poursuites effrénées pleines de suspens entre Valjean et Javert, comme dans les meilleurs films d'actions, avec pour seul effet spécial une table à bascule....

Réjouissant spectacle qui a  rencontré un succès plus que mérité !

Un spectacle de et par Karine Birgé et Marie Delhaye.

Garçon ! - Claude Sautet

Les films de Claude Sautet sont ressortis dans une version restaurée. Ils sont projetés actuellement au Champo, nous avons choisi Garçon ! Ce film à sa sortie n'avait connu que peu de succès , peu de diffusions télé mais nous en avions un souvenir positif bien qu'un peu effacé , nous avons voulu le redécouvrir.
Garçon ! C'est un film autour d' Yves Montand, déjà présent dans César et Rosalie et Vincent , François Paul, et les autres, il a fini par créer un personnage qui parle à tous. Celui d'un homme qui porte beau quelles que soient les circonstances, toujours positif et des projets en tête, plein d'entrain avec un besoin irrépressible de séduire, de garder son élégance même lorsqu'il se fait quitter par une jeune femme , une apparence pleine de force masquant des failles et une certaine solitude. Yves Montand est merveilleux dans ce rôle là.
Garçon ! Histoire d'un ancien danseur de claquettes, Alex qui est chef de rang dans une grande brasserie parisienne... Divorcé, il doit rembourser des dettes d'une affaire qu'il avait monté et qui a fait faillite. Il partage son appartement avec son ami Gilbert qui a quitté sa femme.   Sa jeune maitresse Coline le quitte et lui même ne veut plus voir Gloria, une femme richement mariée.
Alex pourrait tanguer, sombrer mais il fait face, tenu par le projet de monter un parc d'attraction sur un bout de terre qu'il possède en bord de mer à la suite d'un héritage. Puis il croise Claire une jeune femme qui illumine soudain sa vie...

Nous avons pris un grand plaisir à redécouvrir ce film sur un grand écran, nous aimé retrouver l'ambiance enfumée, et survoltée des brasseries, la camaraderie masculine qui traverse les films de Sautet incarnée par des acteurs remarquables: Jacques Villeret, Bernard Fresson . Revoir "Garçon"  c'est aussi le plaisir de retrouver Nicole Garcia incarnant un personnage de jeune femme au mystère insondable. Ce fut aussi l'occasion de nous souvenir de Dominique Laffin actrice pleine de grâce qui donnait à son personnage toute sa sensibilité. 

Les films de CLaude Sautet vieillissent bien!




dimanche 8 mars 2015

Mood ~ do om ~

Elle est jeune, de Nantes, fille de musicien elle a baigné dans la musique dés son plus jeune âge... Puis elle est partie à Rennes suivre des études de musicologie. Elle sort un premier album que nous découvrons un peu par hasard, chanté dans une langue inventée "le français miroir" aux sonorités nouvelles qui nous emmènent dans des territoires inconnues. Musique indienne, Free Jazz, pop, les influences sont multiples et il est difficile de ne pas penser à Bjork dont on imagine facilement que les albums ont tourné dans la chambre de la jeune fille

~ do om~ de mood est une vraie et heureuse découverte, c'est notre album de la semaine !


samedi 7 mars 2015

La nuit des morts vivants - George A. Romero (1968)

Johnny et sa soeur Barbara se rendent,  comme chaque année au cimetière pour rendre hommage à leur mère décédée. Johnny se moque de sa sœur et de ce rituel annuel, il cherche à lui faire peur comme lorsqu"ils étaient enfants, lui annonçant un réveil des  morts. Sombre présage dont il est  la première victime.
Des zombies apparaissent, ils se déplacent lentement mais ils sont particulièrement coriaces et déterminés pour tuer les vivants puis les dévorer... Barbara arrive à s'échapper et à trouver refuge dans une maison abandonnée avec un noir américain. Ils se barricadent, découvrent par la radio que le phénomène frappe tout le pays. Pourront-ils faire face alors que les zombies sont toujours plus nombreux autour de la maison...

A la fin des années soixante, le cinéma  doit faire face à la concurrence de la télévision. il lui faut donc faire preuve d'invention et proposer de véritables alternatives aux soirées télévisées pour retrouver son public. George Romero avec peu de fonds se lance dans le film d'horreur avec ses amis et va trouver un succès inespéré pour l'époque. Il ouvre une nouvelle brèche dans le cinéma,de nombreux film inspirés par ce son œuvre  vont suivre.
Peu de moyens mais une efficacité remarquable, un sens parfait du cadre, aucun romantisme dans ces monstres qui sont absolument répugnants, le film par des moyens simples et une bande son absolument incroyable réussit pleinement dans son objectif de plonger le spectateur dans l'effroi.
Mais ce film n'est pas si gratuit , il traduit cette peur du progrès technique et des conséquences qu'il pourrait avoir à terme sur notre environnement . La dernière scène terrible est aussi le rappel que la question raciale reste au cœur de la vie américaine, divisant une société déjà fragmentée  par la guerre  du Vietnam.

Nous avons revus le "petit film" modeste et génial de George A Roméro devenu un classique incontournable du 7eme Art dans une version restaurée,  projeté en grand sur un écran de cinéma. C'est terriblement beau !

dimanche 1 mars 2015

Giovanni Mirabassi Quartet - No Way Out

Giovanni Mirabassi nous l'avions découvert à travers l'album Avanti où il jouait seul au piano les chants révolutionnaires. Nous l'avons vu sur scène accompagnant l’accordéoniste Marc Berthoumieux.
Cet homme est d'une élégance rare, qui n'a d'égale que son touché et son sens de la mélodie . C'est un jazzman lyrique !

No Way Out son nouvel album réalisé par son quartet est donc notre album de la semaine !

Nous n'avons pas trouvé de vidéo issue de cet enregistrement nous avons donc choisi , une plus ancienne !


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